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Antoine Scheuchzer

Concerto pour piano, violon et orchestre

Description

Fourre du cd du concerto

Voici une composition qui apporte des habits nouveaux à la musique classique d’aujourd’hui! Elle semble sortir de partout, mais si vous écoutez bien, elle est de nulle part !
Originaux sans tapage, les cheminements des solistes et de l’orchestre nous emmènent sur ces voies inédites que très peu, dans ce registre, osent fréquenter: celles du plaisir

Ce concerto devrait entraîner l’auditeur dans une marche initiatique, dont on ressort transformé. Si la musique reste par essence l’art de faire du neuf avec du vieux - les 12 notes de la gamme - la manière dont l’harmonie se déroule n’est pas sans influence sur les sentiments.

L’idée d’un concerto pour deux solistes et orchestre avait germé depuis longtemps, mais l’occasion de se mettre à l’œuvre, en particulier sur le plan technique, avait été systématiquement repoussée, l’informatique se révélant, ici en musique comme souvent dans l’industrie, un très sûr moyen de ne jamais parvenir au terme, et à prix d’or. C’est grâce à un énième ordinateur, dont l’incompatibilité avec ses prédécesseurs puis ses successeurs avait pu être vaillamment retardée, qu’il a été enfin possible d’éditer le Concerto pour piano, violon et orchestre et de l’offrir à la lecture des musiciens.

 

Conçue en trois mouvements, l’œuvre n’a rien de révolutionnaire dans sa construction, reprenant la forme sonate classique.

Le premier mouvement Allegro met d’emblée aux prises les deux solistes : piano et violon paraissent se mettre en quête d’un thème qui pourrait les unir. Il n’y aura aucune bataille entre les deux instrumentistes pour gagner la prééminence, même si la première cadence se voit entièrement réservée au violon : c’est dans l’échange que la partition solo trouve sa force, un peu comme la Suisse le fera dans l’Europe.

Le deuxième mouvement, Adagio cantabile, se déroule comme une complainte, avec couplets et refrain. Le rythme ternaire, renforcé par des triolets lancinants qui accompagnent le mouvement de la première à la dernière note, semble accentuer l’emprise de la fatalité sur l’évolution de l’être vers son inéluctable fin.

Réveil au troisième mouvement, Allegro vivace, dont le thème tonique est décliné dans tous les tons. Mais là aussi, des fêlures apparaissent, la belle harmonie se lézarde et les développements colorés de mineur ouvrent de nouvelles portes. Une cadence calmement rythmée, non improvisée, s’offre aux deux solistes comme une respiration éthérée annonçant l’emballement final.

 

L’opposition consonance - dissonance n’est ni théorique ni artificielle. Elle procède de la vie même, faite de tensions et d’apaisements, de drames et de joies, de morts abominables et de naissances sublimes. Consonance - dissonance : chacun mettra dans l’une ou l’autre le poids qu’il estime nécessaire, approprié à son état d’âme. Il est permis de penser que les compositeurs du XXe siècle, par une musique qui a élevé la dissonance au rang de religion d’Etat, au-delà de l’effet de mode ont aussi traduit artistiquement l’horreur et la répulsion que ce siècle de violence ne peut qu’inspirer à l’humaniste mis en présence de la barbarie.

Or quoique résolument tonal dans sa facture, ce double Concerto pour piano, violon et orchestre n’échappe pas au conflit de la dissonance : un minimum de mémoire, de la part de l’auditeur, lui prouvera qu’il a perçu bien plus que les trois notes « justes » de l’accord. "Tous comptes faits, affirme le compositeur, en désharmonisant à distance les harmonies, le jongleur de consonances que j’aimerais être ne divorce pas fondamentalement des compositeurs contemporains : comme eux, j’utilise les 12 notes de la gamme.

Mais pas toutes en même temps !"